1. |
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Aux noirs clochers des villes blondes
Aux feuilles du jardin des ombres qui n’ont de fleurs que les années
Aux vieux palais du fond des songes
Qui n’ont de voûtes que les mensonges et les rêves arqueboutés
Ô mon âme aux feuilles brunes
Qui n’a de Terre que la lune, et de cimes que de sonnets
Ô mon cœur aux branches vives
Fragile feuille des grands livres qui tombe à la saison des fées.
À toutes mes chaînes
Au bleu de mes veines
À toutes mes peines
À mon cœur bleu
Ô souffle clair des poètes
Tu as grandi loin des trompettes loin des airs de la renommée
Ô lac brillant des aurores,
Tu n’as de reflets que le sort des étoiles décrochées
Ô mes peines parfois si douces,
Qui recouvrent mon cœur de mousse dans les bois des hautes futaies
Ô vieilles pierres des églises
Dans le marbre qui vous enlise, on entend vos voix s’élever.
À toutes mes chaînes
Au bleu de mes veines
À toutes mes peines
À mon cœur bleu
À la lumière des orages
Qui n’a d’oiseaux que le passage des éclairs d’immensité
À l’encre noire des poèmes
Qui parsème le cœur des reines de leurs mots ensoleillés
Aux ombres amères
À leur pesanteur légère
Aux cavités de leurs secrets
Je voudrais qu’elles reposent
Comme on s’allonge sous les roses
En oubliant qu’elles vont faner.
tous droits réservés © neomme
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2. |
C'est un ennui fragile
03:23
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C’est un ennui fragile
Une fonte docile qui nous préfère à la fenêtre
C’est un moment de grâce
Du temps qui trépasse
Qui ne peut dire que « peut-être ».
Il n’y a plus d’aiguilles
Sur le cadran des vies
Les décalages n’ont pas d’horaire
Et s’il faut faire
Laissons le bleu, le vert
Grandir dans nos jardins d’hiver.
Alors on se retrouve
Puisque plus rien ne bouge
On apprend à se reconnaître,
Si jamais le froid fond
Entre nous les prisons
Seront des maisons presqu’honnêtes.
Il n’y a plus d’hiver
Sur les calendes lunaires
Les jours ne marquent plus hier
Et s’il faut faire
Laissons le bleu, le vert
Grandir sur nos balcons de pierre.
Si on ne saura pas
Combien de haut en bas
Leurs îles n’ont plus d’importance
Sur l’échelle du vide
Escaladeurs avides
N’ont d’ascension que d’indécence.
Il n’y a plus d’été
Dans les vents safranés
Les parachutes s’endorment
Et s’il faut faire,
Laissons le bleu, le vert
Grandir sur le bord de nos verres.
Dehors on entend l’eau
Il n’y a plus de drapeaux
Qui claquent au vent d’Autan
Et si le mistral se lève
Dans les voiles des grèves
Ne partent que les goélands.
Soudain on sent vivants
Nos voisins paravents
Les fleuristes des entre-temps
Et si les humbles gens
Chaussent pas de géants
S’en souviendront-ils pourtant ?
Combien d’inégal, d’un décompte frugal
Quand le monde est déconfiture
Alors on bouge hissons le noir, le rouge
Sur l’Olympe des Gouges.
C’est un ennui fragile
Une pente docile qui nous retient à la fenêtre
C’est un moment de grâce
Du temps à sa place
Qui s’est assis au banc d’en face
Dedans on sent légers
Nos vides passagers
Les pages s’écrivent en romans,
Et s’il faut faire
Gardons le bleu, le vert
Pour colorer nos livres ouverts.
tous droits réservés © neomme
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3. |
Mon rayon d'or
03:48
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Mon rayon d’or et de lumière,
Mon heure future, mon mystère,
Tu vois on ne se connaît pas
Tu es caché en haut des branches
De cet arbre dont le silence
Raconte la vie avant moi
Des ramifications des rêves
Qui relient le sang et la sève
De tout ce qui me fait déjà,
Tu es la descendance brève,
Le dernier de ce manège
Qui tournera même sans moi
Ma constance, mon insolence,
Mon imagination immense
Qui veut que tu n’existes pas.
Tu joues déjà dans mes histoires
Et j’ai de la peine à croire
Que la Terre nous en voudra
Alors parfois je t’imagine,
Mon bouton d’or, mon églantine,
Mon oiseau bleu du Panama.
Me berce de ton insouciance,
De ces petits pas dans l’absence
Qui marchent à côté de moi
Ô toi le fruit de mon arbre
Je te garde des rafales
De ce monde qui meurt lentement.
Tu resteras dans ma fable
Et comme le prince des sables
Tu renaîtras des océans
Ma violence, mon impuissance,
Mon imagination immense
Qui veut que tu n’existes pas.
Tu joues déjà dans mes histoires
Et j’ai de la peine à croire
Que la Terre nous en voudra
Ô toi mon ange qui s’endort
Dans les bras de mes remords
Sous mon arbre tu vivras.
Si je te veux dans ma tête
C’est que mon cœur pour être honnête
Lui, t’aime trop déjà
Ô mes parents, ô mon père,
Mon ascendance, ô ma mère,
Vous les grandes cimes, vous les grands mâts,
Vous qui m’avez portée légère,
Comme deux ailes à la lumière,
Surtout ne m’en voulez pas
Mon absence, ma prudence,
Mon imagination immense,
Qui veut que tu n’existes pas.
Tu joues déjà dans mes histoires
Et j’ai de la peine à croire
Que la Terre nous en voudra
Mais si tu promets la Terre,
De te sauver toute entière
Du ciel bleu au Panama,
Alors on verra sur les branches
Fleurir dans le silence
Ce bourgeon qui grandira
Ma constance, mon insolence,
Mon imagination immense
Peut-être que tu existeras,
Tu joues déjà dans mes histoires
Et j’ai de la peine à croire
Que la Terre nous en voudra.
tous droits réservés © neomme
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4. |
L'ombrelle
04:18
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Au bord d’un songe, quand naissent les mirages
Près d’une chambre vide, sous des lauriers sauvages
Mes souvenirs nageaient tranquilles, flottant entre deux îles
Sur les nuages qui planent sur les rêves
Elle promenait comme une ombrelle
La tendresse de celle,
Qui s’asseyait sous nos tonnelles.
Elle habillait de ses cadences
Nos solitudes, nos prudences,
Volant de pensées en pansements
D’absences en enlacements.
À l’âge où déjà l’on s’inspire
Elle collectait dans ses sourires
Le tintement en carillon
De nos éclats, de nos bourgeons
Et quand les mots venaient à naître
Comme des oiseaux sur nos fenêtres
Elle les cajolait tout bas
Les recueillait entre sa voix
Et quand le large appelait ses images
Comme un voyage, comme un présage
Elle déposait sur la nuit
La persistance des bougies
Ses lettres venaient, comme des hirondelles
Envoyées de la tour Eiffel
Ne connaissant pas de saisons
Dans nos petits cœurs en balcons.
Mes mots voyagent au delà des fenêtres
Passent les ombres, passent les vies à naître
Et sur les nuages des saisons
J’ouvre l’ombrelle à mon balcon.
tous droits réservés © neomme
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5. |
L'heure des lys
03:19
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À la branche des heures
À l’ombre des rumeurs
Le temps s’est suspendu
Il balance tranquille
Ses pieds touchant le vide
Dans l’air qui s’est fendu
Il fredonne la terre
Les jardins en hiver
Ce qui a été vécu,
Il n’oublie pas de dire
Ce qu’il faut pour l’écrire
Ce qu’il lui faut de plus
Au royaume du faire
Il n’y a que la poussière
Qui se souvient du temps
Du temps de ces indices
Qu’on berçait sous les lys
Comme on berce un enfant
Soudain le vent se lève
Et la corde est trop brève
Pour retenir l’instant
Voilà qu’il caracole
Précipitant sa robe
Dans sa fuite en avant,
Il se presse en détresse
Sur la pente de l’ivresse
Titubant à présent
Glissant sur les embûches
Le mirage des ruches
L’impatience des vivants
Et puis soudain la chute
L’heure qui s’électrocute
Dans l’air tonitruant.
On ne voit plus très bien
Ce qui était lointain
Ce qui sera sûrement,
Mais au fond d’une cour
Dans la clameur des sourds
Se balance lentement
Le présent malhabile
Et sa corde docile
Pendu,
Voilà l’instant.
tous droits réservés © neomme
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6. |
A voix basse
03:27
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Parler à voix basse,
À voix basse,
À voix basse
Parler à voix basse
Pour fleurir en face
La bouche d’un inconnu
Parler à voix basse
Pour être tout à coup
Un ange qui passe
La voilure d’un fou
Parler à voix basse,
À voix basse,
À voix basse
Parler à voix basse
Comme on attend le jour
S’allonger sur la Terre
Pour guérir ses contours
Parler à voix basse
Comme on espère du vent
Qu’il s’allonge sous la glace
Et retienne le temps
Parler à voix basse,
À voix basse,
À voix basse.
Parler à voix basse
Pour entendre tes pas
Qui passent et qui repassent
Dans ce qui n’est plus là
Parler à voix basse
Pour entendre ta voix
Qui chante dans les frasques
Du vent qui viendra
Parler à voix basse,
À voix basse,
À voix basse
Parler à voix basse
Pour attraper ton rire
Qui verse ses grelots
Quand les ruisseaux soupirent
Parler à voix basse
Pour sentir tes cheveux
Qui planent sur la mer
S’emmêlent dans le bleu
Parler à voix basse,
À voix basse,
À voix basse
Parler à voix basse
Pour entendre ton nom
Que désormais n’appelle
Que les arbres et les monts
Parler à voix basse
Pour habiter en moi
Être tout bas,
Être sans toi.
tous droits réservés © neomme
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7. |
Le nom
03:30
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Elle n’avait pas encore de nom
Et on la destinait déjà
À fabriquer des lampions
À éclairer d’autres toits
Elle n’avait pas encore de nom
Et on murmurait déjà
Qu’elle aurait pu naître garçon
Et qu’on l’aurait portée moins bas.
Patience, Patience...
Elle n’avait pas encore de son
Et on s’entendait déjà
Pour qu’elle donne son prénom
Sans qu’il n’ait sonné déjà
Elle n’avait pas encore de son
Et on espérait déjà
Qu’elle enchante d’autres monts
Qu’elle veille d’autres moi.
Prudence, Prudence...
Elle n’avait pas encore de fond
Et on exigeait déjà
Qu’elle porte sur son front
La fierté des autrefois
Elle n’avait pas encore de fond
Et on se disait déjà
Qu’elle portait sous son tronc
La force d’un trois-mâts.
Constance, Constance...
On ne savait plus son nom
Et on décrochait déjà
La lueur de ses lampions
Qui s’éteignait dans ses bras
On ne savait plus son nom
Et on construisait déjà
La prison d’autres fleurons
La clarté d’une autre joie.
Elle dort sous l’horizon
Et au fond d’un autre bois
Se fabriquent d’autres façons
Celles qu’une autre portera
À jamais sous tes lampions
Peut-être que tu pardonneras
De n’avoir été garçon,
On t’aurait portée moins bas.
tous droits réservés © neomme
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8. |
Portons nos âmes
02:45
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Portons nos âmes à nos lèvres usées
Par le fond de nos verres, notre soif étanchée
Avant que ne s’épanchent les ombres
Dans les cuves d’une fin du monde
Portons nos âmes aux nuées blanches
Du ciel opaque d’un dimanche
Vibrant des heures des sonnants
Qui rapprochent les morts des vivants
Arrêtons-nous sur le pas de leur pendule
Trébuchant sur la virgule
Du temps, qui attend (…)
Enfourchons son aiguille furibonde
Comme on ferait le tour du monde
Cueillant chaque seconde
Comme un bouquet de thym
Et que s’il ne s’arrête, le temps pour être honnête
Ne s’énonce que de temps en temps.
Portons nos âmes à nos fièvres amoureuses
Pour traverser ce fleuve qui se creuse
Sur les épaules d’un géant
Passeur ou passant
Et que nos cœurs en cavale
Fuient de cols en cales
Accrochés aux sabots de Bethmale
Comme sur deux sommets
Portons nos âmes à nos envies d’ailleurs
Désencadrant du monde ses couleurs
Les étalant sur la pluie, l’air ou le vent,
Comme on les étendrait sur un fil d’argent
Que notre chant s’envole
Dans les bras d’un coq ou d’un âne en violon
Jouant pour nous les roses du Bengale
Ou des berceuses sans confessions.
Portons nos âmes à nos luttes éphémères
Pour d’autres ou pour la Terre
Brandissant la beauté comme on brandit son nom
Pour rentrer sur sa terre au temps des invasions
Gardons le courage de ce qu’il y a,
D’être un homme comme les autres,
Peut-être celui d’en bas,
Et que blottis dans les bras de l’infortune,
Nous nous marions d’un coup de tête,
Ou d’un coup de lune.
tous droits réservés © neomme
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9. |
D'air en ère
04:14
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Ce devait être l’hiver
Ou l’été selon
Ce qu’il y avait sous la terre
De ses saisons
Il promenait solitaire
Sa barque de plomb
Ou la blancheur de la mer
Au bord de sa raison
Il aimait la lumière
Qui tombe de septembre
La pâleur de l’air
La douceur des ambres
Mais toujours de la mer
Il n’y avait que le fond
Le fond de son verre
Ou trop d’horizon
D’air en ère, d’ère en air,
D’ère en air, d’air en ère
Dans le courant des grands airs
Il hissait le fanon
De sa voile estuaire
Divisant l’horizon
Bâtissant à l’envers
Dans la noirceur des fonds
Les murailles amères
De sa prison
D’air en ère, d’ère en air,
D’ère en air, d’air en ère
Tu as repris la route
Du large imaginé
La barge en déroute
Le cœur enrubanné
Mais dans les courants clairs
On retrouve souvent
Les vestiges éphémères
De tes printemps
D’air en ère, d’ère en air,
D’ère en air, d’air en ère
tous droits réservés © neomme
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10. |
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11. |
Qu'on se ressemble
06:42
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Vous aimeriez qu’on se ressemble
Au fond on ne s’assemble pas
Vous espériez qu’ils m’entendent
Mais ils crient plus fort que moi
Ils ont des images à revendre
Du bonheur plein les bras
Des rêves de Cassandre
Qui s’évanouissent déjà
Vous auriez aimé que je porte
Leurs couleurs et leurs drapeaux
Pour faire toujours en sorte
D’exister sous leurs bravos
Vous espériez qu’on s’entende
Déjà je ne m’entends pas
La liberté il faut la prendre
Elle ne les arrange pas.
Il faudrait qu’on se le dise
Qu’on se raconte vraiment
Et que ce soit au bord d’un livre
Et que ce soit le moment.
Ils auraient aimé que ça change
Que l’on chante la joie debout
Qu’on ne puisse se méprendre
Que l’on y comprenne tout
Mais voilà que dans mon ventre
Je n’entends que s’agiter
L’écriture insolente
Tout ce qu’il nous a manqué
Si la musique leur est triste alors ils la chanteront
C’est dans les cœurs qui résistent
Qu’il y a les plus belles chansons
Alors adieu ô joies sans âmes
Bienvenue larmes gelées
Coulez coulez or diaphane
Vous êtes mon plus bel été.
Il faudrait qu’on se le dise
Qu’on se raconte vraiment
Et que ce soit au bord d’un livre
Et que ce soit le moment.
S’il n’y a de rêves que des envies
Si l’on s’oublie dans les chansons
Si l’obscurité et la nuit
Se dévorent de passion
Alors je partirai sans armes
En ayant tout déposé
Au pied de vous Messieurs, dames,
Il n’y a de mort que de regrets
Vous auriez aimé qu’on se vive,
Qu’on se rencontre un jour vraiment
Mais la marche du monde est vive
Ce n’est déjà plus l’air du temps
Alors merci pour la tendresse et le peu d’éternité
C’est de tout ce qu’il nous reste que je me suis inspirée.
Il faudrait qu’on se le dise
Qu’on se raconte vraiment
Et que ce soit au bord d’un livre
Et que ce soit le moment.
tous droits réservés © neomme
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